Site de vulgarisation scientifique d'Etienne Klein
"Il me plaît de penser que la physique est une sorte d’alpinisme intellectuel consistant à grimper jusqu’à des hauteurs himalayennes où le logos est rare et la vérité mutique."
photo E. Klein
signature E. Klein

Erwin Schrödinger (1887 – 1961)


Schrodinger

L’homme d’une équation…


Equationschrodinger

…et de plusieurs femmes

« Aimez une fille de tout votre cœur, et embrassez-la sur la bouche : alors le temps s’arrêtera, et l’espace cessera d’exister. »

Erwin Schrödinger

Schrödinger, le grand amoureux des femmes

S’il n’était pas bel homme, c’était plutôt un grand romantique, qui idéalisait les femmes, mais aussi la jeunesse, et aimait le caractère tumultueux et fougueux du sentiment amoureux… Il tenait un journal intime, baptisé Les Ephémérides, dans lequel il notait les prénoms de ses conquêtes, le dénouement de chaque aventure, quelques vers pour chacune et analysait scrupuleusement ce qu’il venait de saisir de l’essence de la féminité.

Formation

Erwin Schrödinger naît le 12 août 1887 à Vienne, ville animée fréquentée à la fois par les artistes et des intellectuels de l’époque. Fils unique, il reçoit la visite d’un professeur chez lui et est également instruit pas sa famille : il apprend l’anglais et devient bilingue, et a également accès à l’immense bibliothèque de ses parents. A onze ans, il étudie dans un prestigieux lycée de Vienne, où il est brillant. Il se passionne à la fois pour les matières scientifiques (mathématiques et physique) et les lettres (langues anciennes et littérature). Ce deuxième intérêt explique sans doute pourquoi il adresse déjà des sonnets aux jeunes filles dont il s’éprend…

Dix ans plus tard, il entre à l’université de Vienne où il suit assidûment les cours de physique et de philosophie. Après ses études, il y est recruté en tant qu’assistant de physique expérimentale.

L’équation de Schrödinger

Lorsque la première Guerre éclate, il est envoyé au front, où, trouvant le temps long, il publie des articles sur le mouvement brownien et continue à écrire des cahiers de philosophie. Il se procure également l’article sur la théorie de la relativité générale d’Einstein et se passionne pour cette lecture.

Schrödinger, très courageux pendant la guerre de 14-18, découvre Einstein et Schopenhauer sur le front italien…

Démobilisé, il se tourne vers la philosophie. Assistant en physique à l’université, il se marie mais c’est un mariage qui va rapidement battre de l’aile, d’autant plus que Schrödinger passe son temps à voyager pour son travail. Parallèlement, il étudie la thèse de de Broglie qui affirme que les électrons peuvent se comporter comme des ondes et non seulement comme des corpuscules.

En décembre 1927, une escapade dans les Grisons avec une maîtresse lui permet d’inventer une équation qui décrit les ondes associées aux électrons dont parlait de Broglie. En la résolvant pour l’atome d’hydrogène, il obtient des résultats cohérents avec les niveaux d’énergie de l’atome proposés par Bohr ! Cette équation est la fameuse « équation de Schrödinger ».

Equationschrodinger

Schrödinger pointe du doigt le paradoxe de la physique quantique : d’après les lois de la physique, les objets qui nos entourent semblent avoir un comportement « classique », alors que leurs composantes ot un comportement quantique qui est parfois difficile à conceptualiser…

Et qu’en est-il du chat de Schrödinger ?

Un paradoxe qui va occuper les physiciens de son époque est celui d »’états superposés » : autrement dit, les équations de la physique quantique donnent des résultats qui permettent aux objets physique d’être dans plusieurs états à la fois ! Convaincu qu’i s’agit d’une erreur d’interprétation, Schrödinger écrit à Einstein cet exemple du chat. L’expérience consiste à imagier une boîte contenant un chat, un marteau prêt à s’abattre sur une fiole contenant un gaz mortel. On suppose qu’un « détecteur de particules émises par la désintégration d’un atome » hypothétique est relié au marteau et l’actionne si la désintégration a lieu.

Pour décrire un système, la physique de l’époque le décrivait comme la somme des états des systèmes correspondant au cas où l’atome est désintégré et au cas où il n’est pas désintégré. Conceptuellement « acceptable », Schrödinger trouve ceci absurde car si l’on rapporte ce fonctionnement au système du chat, l’état « atome non désintégré » correspond au chat mort, auquel il faut ajouter l’état « atome désintégré » correspondant au chat vivant ! Cette description du système revient à penser que le chat se trouve dans un état intermédiaire entre mort et vivant, impossible à concevoir pour Schrödinger…

Pour approfondir, voir chapitre « Erwin Schrödinger, l’homme des superpositions », dans Il était sept fois la Révolution

…de gauche à droite : Sheila Power, Pádraig de Brún, Paul Dirac, Eamon de Valera, Arthur Conway, Arthur Eddington, lui-même, et Albert J. McConnell, en 1942 lors d’un colloque à Dublin

Dublin_1942

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Solvay 1927

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