Site de vulgarisation scientifique d'Etienne Klein
"Il me plaît de penser que la physique est une sorte d’alpinisme intellectuel consistant à grimper jusqu’à des hauteurs himalayennes où le logos est rare et la vérité mutique."
photo E. Klein
signature E. Klein

Comment écrire la science ?

2:10 Lien entre science et littérature ; exemples chez Victor Hugo (L’art et la Science) et Jules Verne (Le Chancellor)
10:58 André Gide (Hamlet) : il est plus facile d’écrire des choses belles que des choses vraies
12:41 La langue naturelle de la physique : les mathématiques – Comment traduire la science ? L’écriture au plus proche de la pensée scientifique
23:19 Pourquoi faut-il écrire la science ?
25:42 Le rapport des auteurs à la science ; l’objectivité de la science (Popper) et la subjectivité de l’écriture
30:23 La science dans la culture, la lutte contre les mots de la science (Wittgenstein)
32:25 La physique moderne devient une épistémologie
34:19 Exemple illustrant la critique du langage : le principe d’Heisenberg (1927)
37:22 La nécessité d’une langue médiatrice pour exprimer ce que disent les équations
41:53 La physique contient-elle des « intraduisibles absolus » ? La non-réductibilité des mathématiques aux mots, l’exemple du temps
46:05 Le manque d’impact de la vulgarisation scientifique ; une explication liée aux neurosciences

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La science au défi de la langue

Jean-Marc Lévy-Leblond

Levy-Leblond

Jean-Marc Lévy-Leblond est professeur émérite à l’université de Nice. Il dirige la revue Alliage qu’il a lui-même fondée ainsi que la collection « Science ouverte » au Seuil. Spécialiste de physique et d’épistémologie, il aime surtout se définir comme « critique de science » et a écrit de nombreux essais dans ce sens.

Dans un texte de réflexion sur les rapports entre science et langage intitulé :

La science au défi de la langue

Jean-Marc Lévy-Leblond réfute les idées de langage propre à la science et de langue parfaitement adaptée à la science (en particulier l’anglais), et souligne la nécessité actuelle d’une réflexion critique sur le langage scientifique.

Résumé

La science classique, au dix-neuvième siècle en particulier, s’est caractérisée par une activité langagière intense, se livrant à une production inventive et à une analyse critique de son vocabulaire. La science du vingtième siècle fait preuve à cet égard d’une étonnante désinvolture, dévaluant la langue commune au profit d’écritures formelles et rabattant la création terminologique sur la trouvaille publicitaire. Les conséquences négatives, épistémologiques et pédagogiques, en sont lourdes. Le cas de la physique moderne est ici emblématique.

Une étude du rôle complexe de la langue dans l’activité scientifique (à la fois sur les plans de la production, de l’évaluation et de la transmission des savoirs) montre pourtant l’importance d’une pratique langagière consciente et déterminée, ce qui appelle une réflexion sur les mutations nécessaires des formes professionnelles de la recherche scientifique, et sur ses relations avec les domaines de la culture traditionnelle. C’est dans ce contexte que la question de savoir quelle(s) langue(s) peut utiliser la science doit être posée.

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