Date de l'Annonce : 1 janvier 2006

Trois minutes cruciales dans l'histoire de l'univers, pendant lesquelles se sont formés des noyaux légers tels que les noyaux d'hydrogène, de deutérium, d'hélium, de lithium et de béryllium.

La nucléosynthèse primordiale


Discours

[...]Lorsque la température était d’environ un milliard de degrés et la densité comparable à celle de l’air ambiant, l’univers était une sorte de grand chaudron cosmique, capable d’engendrer des bribes d’édifices matériels, mais se refroidissant au rythme de son expansion. Il y avait là les protons, mais aussi les neutrons, les électrons et les photons, tous très agités, filant dans tous les sens et se percutant sans cesse. Les photons, dont l’énergie était jusque-là suffisante pour briser systématiquement l’union d’un proton avec un neutron, finirent par devenir trop « mous » pour y arriver : les noyaux de deutérium, assemblages d’un proton et d’un neutron, purent donc commencer à se former. Dès leur apparition, ces noyaux de deutérium purent fusionner par paires, ou bien capturer à leur tour un proton, et ainsi former des noyaux d’hélium.
Les mariages de cette sorte allèrent alors bon train, mais ils n’étaient pas systématiques. Certains protons restèrent célibataires. Plus tard, ils servirent de noyaux à l’hydrogène, l’élément chimique le plus léger.
[...]Après seulement trois minutes de ce petit jeu – chocs, mariages et ruptures –, se trouvaient dans l’univers des noyaux d’hydrogène, de deutérium, d’hélium, de lithium et de béryllium. Mais rien d’autre : ni carbone, ni oxygène, ni noyaux lourds. L’ascension vers la complexité se trouvait soudainement bloquée. Il y a une explication à cela : l’univers était déjà tellement dilué par son expansion que les noyaux et les nucléons, trop éloignés les uns des autres, n’avaient plus la possibilité de se rencontrer et de former des noyaux plus gros. Plus de rencontres, donc plus de mariages.

Extraits du Discours sur l'origine de l'Univers

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